A l’origine de la ville
La légende veut que la reine d’Ethiopie, Tarbis, proposa son amour à un homme (Moïse) et que celui-ci le refusa. Inconsolable, elle décida de quitter son trône et cacha au loin sa déception. Elle quitta son pays, emmenant sa sœur Lorda avec elle. Tarbis vint s’établir sur les bords de l’Adour pour fonder la ville de Tarbes, et sa sœur, sur le bord du Gave, fit surgir Lourdes.
Plus vraisemblablement fondée par une peuplade aquitanique, les Bigorrais ou Bigerri, que le commerce de sel a poussé à utiliser la route du piémont pyrénéen, Tarbes se développe dans le contexte de la Gaule romanisée. Nommée comme Civitas Tarba Ubi Castrum Bigorra pour la première fois au Ve siècle, Tarbes est une cité importante de la Novempopulanie, Aquitaine antique de Jules César.
Une croissance au Moyen-Age
Malgré les vicissitudes des épidémies et des grands conflits, sa croissance se traduit sur le terrain par l’installation de nouveaux noyaux urbains. Au IXe siècle, dans le bourg de la Sède, l’évêque relève l’ancienne cathédrale, tandis qu’à la fin du XIIe siècle, le comte de Bigorre s’installe dans son château-fort de Tarbes, entraînant à sa suite la cour de Justice. A la fin du Moyen-Age, la ville se compose de six bourgs fortifiés et accolés d’est en ouest.
Tarbe devient Tarbes
Au XVIe siècle, les Guerres de religions furent particulièrement cruelles pour la ville et ses habitants, mais dès le XVIIe siècle, Tarbes connaît un renouveau qui se traduit par la reconstruction de l’évêché (1652) et la fondation d’un troisième hôpital, en 1690. L’irrigation des terres et la force hydraulique utilisée par les artisans sont assurées par le système de canaux dérivés de l’Adour.
Mais c’est au XVIII° siècle qu’eut enfin lieu l’essor démographique et économique tant espéré par la ville. Les consuls font abattre les anciens remparts, le mobilier religieux est considérablement enrichi.
A la Révolution, la réunion des bourgs spirituels et temporels de la ville amène le S de Tarbes : « Tarbe » devient « Tarbes » . Grâce à l’opiniâtreté de Bertrand Barère, représentant local à la Constituante, la ville devient chef-lieu du département de la Bigorre agrandie en 1790.
La prospérité
Les siècles se succèdent et se ressemblent enfin dans la prospérité ! Tarbes bénéficie durablement de la grande réforme administrative du XIXe siècle qui lui confère un deuxième essor. Pourvu du siège d’une préfecture, en 1806, Napoléon Ier établit dans la ville un haras national qui, à partir du cheval tarbais, donne naissance à la race anglo-arabe. L’armée fournit ainsi un débouché à l’élevage traditionnel du cheval, fortement pratiqué dans les campagnes environnantes. Tarbes acquiert sa vocation définitive de ville de garnison en 1825 avec l’installation de la caserne de cavalerie.
La liaison par voie ferrée (existante depuis 1859) reliant Paris à Tarbes, conforte le général Verchère de Reffye lors de son choix d’installer un arsenal dans la ville en 1871, bien loin des lignes de front. Ainsi, Tarbes devient une ville industrielle et ouvrière mais affirme également sa vocation militaire par la construction des quartiers Larrey, Soult et Reffye. Après le développement de l’axe est-ouest, c’est un nouvel axe nord-sud qui se développe, ayant en son cœur le bel écrin du jardin Massey.
Les Guerres mondiales
S’enorgueillissant d’être la patrie natale du maréchal Foch, Tarbes, par son positionnement stratégique au pied des Pyrénées, tient sa position durant la Première Guerre mondiale. Avec l’intensification de sa production en artillerie durant cette période, le travail des femmes (jusqu’à 16 000 ouvrières à cette période), fut particulièrement marquant dans le soutien essentiel des fronts plus au nord, en pièces d’artillerie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Résistance fait également partie du quotidien de la ville de Tarbes, à qui la croix de guerre est attribuée. Après le retour de la paix, l’industrie est diversifiée, et on constate à nouveau une expansion de la démographie.
Tarbes reste une ville à fort caractère avec la présence de deux régiments : le 1er régiment des hussards parachutistes et le 35e Régiment d’artillerie parachutiste.