David Sala, maître en couleurs

Planches originales de son dernier ouvrage Le poids des héros (Casterman, janvier 2022)
Musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes et des Hautes-Pyrénées

David Sala, maître en couleurs

Ses livres pour la jeunesse ou bien encore son dernier roman graphique publié en 2018, adapté du Joueur d’échecs de Stephan Zweig, ont hissé David Sala au rang des auteurs-dessinateurs de talent. Un talent que l’artiste aura, tout au long de sa carrière, su mettre à disposition du lectorat jeune et adulte, avec ici un trait brut et monochrome, là une référence à l’art des Nabis ou à la Sécession viennoise, ailleurs une évocation des Années folles…
Janvier 2022, David Sala publie chez Casterman une nouvelle bande dessinée : Le poids des héros. L’artiste confie alors à ses lecteurs un récit poignant servi par un trait précis et une colorisation admirable. David Sala y prouve de nouveau sa maîtrise et son aisance pour différentes techniques et palettes. On assiste alors à un festival de pastels, huiles et aquarelles, avec cette caractéristique chez l’artiste de conférer toute la brutalité des camps nazis aux couleurs les moins attendues. L’ouvrage est aussi une occasion de croiser de nombreuses références aux courants artistiques de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle, sans oublier la myriade de détails qui ravira les natifs des années 1970, qui auront plaisir à retrouver tout le design pop de cette décennie.

Une histoire familiale

Le poids des héros c’est avant tout l’histoire d’un jeune enfant né dans les années 1970 portant l’héritage de grands-pères républicains espagnols, ayant fui leur pays natal en 1939. Exilés en France, à l’aube de la Seconde Guerre, les aïeuls de David Sala connaissent la Résistance et la Déportation, entre maquis corrézien et camp de Mauthausen. Les héros que raconte David Sala croisent la route d’autres figures familiales et cohabitent avec d’autres luttes, d’autres mémoires – les collectives et les individuelles.
C’est donc au cadet de la fratrie Sala qu’incombe la charge et l’honneur de prendre et de transmettre cette mémoire. Cependant, sa dernière bande dessinée ne se veut pas donneuse de leçons d’une histoire avec un grand H. L’auteur y raconte plutôt l’imaginaire de son enfance confronté à l’histoire d’une famille comme une autre. Une famille avec ses secrets, ses joies, ses drames, ses deuils, etc. Autant de tranches de vie transmises de génération en génération.

L’exposition du Musée de la Déportation et de la Résistance

Afin de valoriser ce nouvel ouvrage et tout le travail fourni pour ce devoir de mémoire familiale, le Musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes expose du 13 juin au 19 août 2022 une sélection de vingt-huit planches originales de David Sala.
L’équipe du musée a privilégié l’exposition des planches dédiées au grand-père maternel Antonio Soto-Torrado (dont quelques copies d’archives familiales seront affichées) et au grand-père paternel Josep Sala. Un choix assez évident pour le Musée, permettant ainsi un hommage à l’ensemble des résistants et déportés, sans révéler l’intégralité du scénario de la BD. En outre, les références directes aux photographies de Francisco Boix, déporté espagnol, témoin-clé aux procès de Nuremberg, ont aiguillé l’équipe dans sa sélection.
Au travers des planches exposées et d’un court film présentant David Sala dans son atelier, les visiteurs auront aussi l’occasion de découvrir le travail brut de l’artiste : la matière picturale déjà, puis les éclaboussures, les accrocs, les recadrages d’avant maquette…

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