Ouvrons une porte sur le passé, cent ans en arrière, au moment de sa construction.
1902 : la décision
Sous le mandat de Georges Magnoac, et par délibération du conseil municipal du 18 octobre 1902, la construction d’une nouvelle mairie, dont l’idée datait de 1890, est décidée. La nouvelle maison commune se positionnera sur la place de la République et bénéficiera d’un crédit de 100 000 francs pour l’achat de terrains et 500 000 francs pour sa construction.
1903 : le projet est lancé
Le 30 mars 1903, c’est l’architecte palois Gabarret qui concours avec son projet « Gavarnie ». Mais dès le début, le projet est difficile. Gabarret n’admet pas que le tracé de l’emplacement ait été confié à Lartigue, architecte de la ville. « Les fouilles révèlent la présence de fossés, de gros murs d’un ancien château fort construit sous Louis XII. Ainsi, la nature même du terrain rencontré nécessite parfois une profondeur de quatre mètres d’assise ». De nombreux changements par rapport au programme initial entraînent des dépenses supplémentaires et des ralentissements, chacun se renvoyant les responsabilités.
La vieille mairie qui subsiste gène les travaux, et le maire refuse catégoriquement de démolir son cabinet. Sous les chefs d’accusation de retards et dépassements de crédits, le 17 mai 1905, Georges Magnoac décharge Gabarret de la direction des travaux. Pour le maire, c’est l’architecte qui change les devis et les plans sans autorisation. Pour ce dernier, cela est imputable aux exigences sans cesse renouvelées de la municipalité et aux présences trop souvent répétées du maire sur le chantier. L’hôtel Castelnau sera finalement détruit en 1907, et la rue André Fourcade percée à l’ancienne place de ce dernier.
Le cas est litigieux et l’affaire passe en conseil de préfecture le 6 décembre 1907. La ville est jugée responsable des retards et dépassements de crédits et paiera à Monsieur Gabarret la somme de 14 641 francs représentant les honoraires dont il a été privé.
1906 : inauguration
Mais les turpitudes ne s’arrêtent pas là. Le ministre de l’Intérieur Etienne, invité pour l’inauguration du nouveau bâtiment. En novembre 1905, se décommande, et se sera finalement Louis Barthou, ministre des Travaux, qui présidera aux cérémonies d’inauguration le 27 mai 1906.
Malgré tout, les Tarbais ont leur Hôtel de Ville.
2006 : la rénovation
Un siècle plus tard, il y a urgence à réhabiliter le bâtiment. En effet, l’Hôtel de Ville est en danger, subissant des infiltrations de toutes parts, y compris dans les pièces symboliques de la maison commune comme la salle des mariages.
Ainsi, en 2006-2007, un important programme de réhabilitation est entrepris. Toiture, campanile, zinguerie, huisserie… Les travaux sont réalisés par des artisans du patrimoine, dont le savoir-faire remet en valeur l’architecture originelle du bâtiment.
Ainsi, conformément à la volonté municipale du maire Gérard Trémège, l’Hôtel de Ville fête dignement son centième anniversaire, affichant fièrement son rôle de symbole de démocratie et de la République triomphante.
